Un proverbe juif nous dit joliment : « on ne transmet que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes ».

Parfois on manque de l’un et l’autre, parfois on a le privilège de posséder les deux.

La question des ailes est prégnante – c’est la raison pour laquelle Le Champ des Possibles tente modestement de contribuer au « remplumage » des ressources personnelles ou pour le moins à l’entretien de ces sources qui peuvent donner des ailes. Mais la question des racines m’a toujours taraudée.

De quoi sont-elles composées, est-ce qu’on les conserve à vie, qu’est-ce que cela signifie d’être déraciné, de rechercher ses racines, où est-ce qu’on les (re)trouve…?

Les racines (indispensables à la croissance d’une plante) confèrent une identité mais aussi la confiance, l’estime de soi, une histoire personnelle dans laquelle on peut puiser comme dans une malle aux trésors et, par-dessus tout, un équilibre pour un envol.

L’image qui m’inspire le plus à ce sujet est un arbre sacré d’Afrique, immense et imposant : le baobab. Vous savez? le Petit Prince en parlait déjà : « les baobabs, avant de grandir, ça commence par être petit. »

Cet arbre possède un tronc rempli d’eau et se dote de délicieux fruits à graines blanches acidulées, mais il est aussi dépourvu de feuilles les trois quarts de l’année, ce qui donne l’impression  de racines vers le ciel, un petit côté vice-versa. On l’appelle « l’arbre à l’envers ».

Cet arbre majestueux recèle tant de ressources que j’imagine souvent le bonheur d’un enfant de s’abriter ou de se reposer au pied du baobab de ses parents et de ses grands-parents, écoutant la parole de sagesse des anciens, comme les contes africains.

Mais quand je m’interroge sur les racines, je vois aussi l’arhiza, cette étrange plante du Brésil qui, elle, en est dépourvue et pourtant vit et pousse…

Et vous, entre le baobab et l’arhiza, où se situez-vous?

baobab-xangongo