Personnellement, j’adore prononcer cette phrase, tel un mantra : *Le meilleur est (encore) à venir. Cela me fait du bien par beau temps, car j’anticipe sur les beaux moments à venir, des jours encore plus heureux, inconnus à ce jour. Et cela me rassure par temps triste, convaincue que le malheur ne dure pas.

On se le dit parfois : le pire est toujours possible mais il n’est jamais certain. C’est déjà bien de relativiser. Mais si, au lieu de regarder par la lorgnette du pire, on plongeait notre regard dans celle du meilleur? Cela signifie qu’il faut pouvoir faire le choix de l’optimisme. Car le pessismime est bien naturel – nourri par notre société morose et nos congénères chafouins – mais rester positif demande un effort, notamment celui d’être pro-actif voire préventif.

L’optimisme n’est ni du ressort de la magie ni d’un fondement naïf, il s’apprend et se cultive. Pour ce faire, plusieurs « écoles » ont fleuri. Attardons-nous sur la psychologie positive, mise en valeur par Christophe André, le psychiatre « spécialiste du bonheur » qui nous livre son propre mantra :  » fais de ton mieux et n’oublie pas d’être heureux ».

Se dire que le malheur ne dure pas de manière définitive et que de nous dépend notre bonheur sont des pensées efficaces. Elles permettent de se projeter et donc de nourrir l’espoir. Or, comme l’explique Ilios Kotsou, auteur d’ouvrages sur les émotions et la psychologie du bonheur, nous avons « la liberté de choisir quelles pensées laisser passer (en l’occurence les négatives, les pessimistes) et sur quelle pensées méditer ou nous arrêter ».

Je le reconnais : un savant mélange d’anxiété et de lucidité m’ont longtemps laissée mariner dans les eaux boueuses de la nostalgie et de la vision du verre à moitié vide. Que de fois mon esprit a enchaîné les pensées grises de type « cela pourrait être mieux mais dans une autre vie » ou bien « j’ai toujours un pet de travers, je ne serai jamais en forme », « à défaut de grive, je mangerai du merle… » ou encore « les gens sont égoïstes, c’est désespérant »… Ces pensées globalisantes et polluantes sont autant de freins que d’excuses et constituent ce qu’Alexandre Jollien nomme le « poison du mental ».

A force d’entraînement, il m’arrive de plus en plus souvent de contrebalancer ces constats négatifs ou anticipations pessimistes par d’heureuses pensées basées sur la confiance en l’avenir, en ce que l’homme est capable (aussi) du meilleur et en ce que je peux être agréablement surprise, y compris par moi-même! C’est alors une véritable délivrance que de choisir le positif, cela ouvre le regard sur le beau et sur le bon, sur lesquels on ne s’attarde pas suffisamment.

En outre, j’ajoute qu’il est très utile de faire savoir que l’on a décidé d’être heureux : partager ce bonheur peut parfois susciter de la méfiance ou de la jalousie mais l’optimisme est avant tout communicatif et le bonheur contagieux et, avouons-le, par les temps qui courent, il est tout de même plus agréable de se frotter aux bienheureux, non?

D’ailleurs, à cet égard, j’envisage une rubrique spécifique au Champ des Possibles : « Le petit illustré du Positif  » ! La vie positive illustrée par le quotidien et par ce qui se produit de bien, ça et là, autour de nous ou plus loin…(à suivre… 😉 )

Pour s’entraîner à l’optimisme, on peut également pratiquer des exercices tels que s’amuser à énumérer nos propres qualités et celles de nos proches, ou bien faire la liste des problèmes déjà résolus par le passé, des ressources utilisées pour surmonter des épreuves ou des raisons objectives de se réjouir dans les semaines à venir, des petits projets réalisables à court terme. Et pourquoi ne pas écrire toutes les causes de pessimisme et, en les relisant attentivement, parvenir à en rayer quelques unes?…

Quelques soient les outils, cultivons l’optimisme et, pour le moins, ne cédons pas aux sirènes de la sinistrose : « ne succombez jamais au désespoir. Il ne tient pas ses promesses » (Jerzy Lec).

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Oui, tout est possible : le champ des possibles est immense ! Et le sujet étant dense, si vous souhaitez aller plus loin, en particulier dans l’exercice du positif, voici une mini bibliographie :

  • « Et n’oublie pas d’être heureux » de Christophe André, ed. Odile Jacob
  • « Eloge de la lucidité » d’Ilios Kotsou, ed. Robert Laffont
  • « Les mille visages du bonheur  » de Byron Katie, ed. Guy Trédaniel
  • « Optimiste », d’Alain Braconiner, ed. Odile Jacob
  • Mag. Psychologies Magazine n°336, janv 2014 : 5 clés pour cultiver l’optimisme intelligent
  • Mag. CLES, « Nos 5 raisons d’espérer » n° 97 oct-nov 2015 pour les 5 ans, www.cles.com
  • Magazine Good Mood « L’esprit positif » n° 1 mars 2016