Le champ spirituel est bien vaste et l’Afrique nous en délivre quelques clefs. On trouve peu de livres ou d’articles sur la spiritualité africaine. J’en avais parcouru un lors de mon voyage magique en Afrique du Sud l’an passé ; la chaleur de l’été arrivant – et juste avant un séjour au Sénégal – j’ai eu envie de me replonger dans une part de la culture africaine.

La sagesse africaine se transmet de manière orale, par le biais de contes, d’épopées, de proverbes, au cours de veillées au village ou au pied d’un baobab.

Tout le monde voit qui est le minuscule et attendrissant Kirikou nous enseignant la vaillance en combattant la sorcière Karaba, mais connaissez-vous les leçons du guerrier massaï ?

Les massaïs ne se réduisent pas aux guerriers folkloriques des reportages,  ils sont “détenteurs d’une tradition orale remontant probablement à l’ancienne Egypte d’Akhenaton, connaissant la vertu équilibrante et thérapeutique de certains mots et de certaines combinaisons de mots” : Xavier Péron in Les neufs leçons du guerrier maasaï *.

Il y a, par exemple, l’énergie secrète de leurs proverbes, tel que Meeta emotonyi nantir ekenya qui veut dire “Il n’y a pas d’oiseau qui ne chante le matin” : demain est un autre jour, offrant de nouvelles possibilités d’accomplissement, à condition de les vivre toujours au présent.

Si on parvient à énoncer ces proverbes au bon moment et dans le contexte approprié, leur dimension spirituelle se révèle. Par exemple, lorsque je suis quelque peu abattue par une succession de contrariétés qui me paraissent tout à coup prendre une dimension démesurée, je pense à cette jolie phrase “Une aide n’arrive jamais trop tard” (Meetae naimutie tiret) qui me rappelle qu’il n’y a pas à désespérer et m’invite aussi à demander un appui, un conseil, une respiration auprès de mon entourage.

Chez les massaï, il n’y a pas que les proverbes qui invitent à la sagesse, quatre clés composent le trousseau du cheminement :

  • Etre dans la joie, condition même de l’existence et notre fondement à tous
  • Accepter les difficultés, qui existent pour nous rendre conscient de l’authentique sens de la vie
  • “Planter” dans son intériorité, au plus profond de soi et pas juste “construire” à l’extérieur
  • Rechercher le Bon Ordre en étant prêt à “laisser faire les choses, à se laisser aller, se débarrasser de ses peurs, oublier ses pensées, ses émotions, ses jugements qui causent les peurs. Les entraîner vers nos coeurs pour qu’elles se transforment en une vive énergie.”

Je pense que c’est cette quatrième clef qui manque encore à mon trousseau ! En revanche, à la rentrée, je planterai un nouvel arbre dans mon jardin intérieur, afin de rester reliée à la mère-nature et en conformité avec ma propre nature.

“La Spiritualité qui nourrit chaque massaï leur inspire toujours aussi profondément le dégoût pour le mensonge, le faux témoignage et la convoitise, mais aussi le respect dû aux parents et aux anciens, l’hommage quotidien à la Beauté de la nature et à son enchantement” indique l’auteur.

Chez eux, l’humain est un être relié et toutes les choses sont reliées à d’autres pour former des paires. Je trouve cette approche positivement encourageante car elle affirme l’altérité comme une complémentarité.

Pour les maasaï également “la connaissance de l’Etre est essentielle si on veut donner un sens à sa vie”. Je crois que l’on a tous quelque chose en nous de massaï…

* en savoir plus :

– Les neufs leçons du guerriers massaï (suivies des Clés de la spiritualité massaï) leçons tirées de Xavier Péron enseignant-chercheur en anthropologie politique et expert des peuples premiers, qui a voué sa vie aux massaï (Ed. Jouvence).

 – Egalement : cinq leçons de sagesse maasaï par Flavia Mazelin Salvi in Psychologies.com