“Vivre simplement, pour que d’autres puissent simplement vivre” disait déjà Gandhi*.

La densité temporelle et matérielle de nos vies semble aujourd’hui nous peser. Nous pouvons aisément nous demander : et si nous en faisions moins?

En tout cas les nantis que nous sommes, ceux de la société de consommation, celle du matérialisme déshumanisé. Car il est évident qu’une grande partie de la population mondiale ne se pose même pas la question tant celle de la survie demeure sa seule interrogation…

Alors, pour les autres, une mission à tenter de réaliser en cette fin d’année : un peu moins d’achats en cette période de fêtes ? moins de mets sur les tables ? moins de temps passé à ces actes matériels et plus de moments consacrés aux êtres ou à la beauté de ce monde, dans leur simplicité ?

Ce que Pierre Rabhi appelle la “théorie de la sobriété heureuse” ou encore la loi de la modération : consommer moins et lutter contre l’insatiabilité qui nous pousse à piller nos propres richesses. Cette “loi” nous guiderait vers une plus grande liberté, car moins otages d’un comportement collectif de croissance économique indéfinie indigne de l’intelligence humaine, et vers une autre humanité, plus unifiée. Il ne s’agit pas de se précariser, comme le précise le philosophe, mais de trouver un équilibre entre la nécessité matérielle et la joie d’exister, non subordonnée à l’avoir.

Allons même plus loin lorsque c’est possible :  moins de paroles, moins de jugements et davantage d’écoute intérieure ?…

En réalité, il est plus simple qu’il n’y parait de vivre sobrement. Et ce n’est même pas austère tant les sources de joie sont multiples dans la simplicité ! On les a peut-être juste perdues de vue, cachées par la débordante abondance?

Je vous invite à explorer une ou deux pistes de modération durant une journée, voire plus et à noter ce que cela vous a procuré. Bon cheminement !

*Edito du n° 356 de Psychologies Magazine.