Pour commencer, je dois utilement préciser que je ne suis bien que sur terre : dans les airs je panique et sous l’eau je suffoque ! Quant à déambuler en souterrain, la seule évocation me conduit en apnée… Bon.
C’est certain, en cherchant peu, l’explication se trouve à une encablure de ma naissance, voire au-delà.
Mais voilà, je vis tiraillée entre l’attraction terrestre et l’attirance aquaérienne*. J’oscille régulièrement entre le désir de dépasser mes phobies (j’ose prendre l’avion, faire du planeur, nager sous l’eau, mais au prix d’efforts sur-naturels !) et la conviction que je dois me ficher la paix avec cela et poursuivre mon chemin de bipède « de base ». Je suis Singe de Terre en astrologie chinoise…
Sur Terre, je peux m’ancrer pieds nus dans l’herbe ou le sable, m’immerger dans l’eau jusqu’au cou, me laisser caresser par le vent, chatouiller par la neige, bref, savourer moultes aspects revêtus par cette Dame Nature que je respecte profondément. Mais il faut se rendre à l’évidence, je ne respire correctement qu’à l’air libre, l’oxygène semblant toujours insuffisant.
Et pour autant… je demeure fascinée par le ciel et comblée par les eaux. J’en veux pour preuve toutes ces images que je stocke, tant sur Instagram ou Facebook que simplement dans ma mémoire. J’ai besoin que l’un et l’autre de ces éléments soit à portée de vue et de main. Un bol d’air et un verre d’eau m’apaisent sensiblement.
Le ciel et l’eau portent en eux toute la beauté de l’univers et regorgent de sources nourricières. Toute chose vivante provient de l’eau et s’élève dans les airs. Il en est ainsi de mon corps et de mon âme.
Et lorsque j’admire un soleil brûlant au-dessus d’une mer lisse, que le bleu du ciel prolonge celui d’une limpide rivière, rajoutez-moi une touche de vert et je me sens unie, je me sens nourrie, je comprends le sens de la vie et j’apprends à dire merci.
Et vous, quel élément vous rend vivant?
*mot créé pour la circonstance : autant d’eau que d’air !
Illustration : Nicolas de Staël – Ciel et mer – 1954 Huile sur toile
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