Le haïku japonais reviendra très vite, mais pour célébrer la nouvelle année en prose, le Champ des Possibles vous livre une poème d’Occident :

A minuit je dormais, en ma poitrine veillait

Le coeur emplir d’amour, comme si c’était le jour ;

Le jour parut, ce me fut comme s’il faisait nuit –

Qu’est-ce pour moi, quoi qu’il puisse apporter?

 

Car elle n’était pas là ! et mon labeur et mes efforts zélés

C’est pour elle seule que je les endurais dans l’ardeur

De l’heure brûlante ; quelle vie revigorée

Dans la fraîcheur du soir ! récompense et bienfaisance.

 

Le soleil déclinait et main dans la main obligés

Nous saluâmes la bénédiction de son dernier regard,

Et les yeux parlèrent, droit dans les yeux :

De l’Orient, espère-le seulement, il reviendra.

 

A minuit l’éclat des étoiles conduit

En un rêve charmant au seuil où elle a repos.
Oh ! Qu’il me soit donné d’y reposer aussi !

Quelle qu’elle puisse aussi être, la vie est bienfaisance.

 

Johann Wolfgang von Goethe

“Le Fiancé”

Ce poème témoigne de ce que, même dans la douleur, “vivre est bon”. Oui, même dans la douleur…

Extrait de “52 poèmes d’Occident pour apprendre à s’émerveiller” de Fabrice Midal (Pocket), poèmes qui aident à méditer.