Il me semble que les méditations (transcendentale, zen, mindfulness, tibétaine, par le rire, Vipassana…) atteignent les personnes en fonction de leurs différentes sensibilités. Et pour cause, la méditation est un moment de silence, d’arrêt des perturbations du mental, permettant au Soi de se révéler dans sa véritable nature. Le ressenti dépend donc parfois de la nature de celui qui la pratique.

J’ai un peu évoqué, dans le post sur la spiritualité, les ateliers Heartfulness* de la méditation du coeur : il s’agit de méditer en pensant à la source de lumière qui habite notre coeur et lorsque les pensées s’emballent, on revient avec une attention douce – sans concentration- vers le coeur.

La méditation heartfulness renvoie à mindfulness, la pleine conscience. Il s’agit donc de la “pleine conscience du coeur”. Le professeur Allan Wallace en fait l’éloge dans “L’esprit est son propre médecin : le dialogue de la méditation et de la science” de Jon Kabat-Zinn et autres auteurs (Ed. Poche).

“Pour Heartfulness, ou plénitude du cœur, il s’agit d’une méditation « sur le cœur » : le sujet émet l’idée que son cœur est la source d’une Lumière intérieure. Le protocole est si simple qu’il peut en paraître déconcertant ! C’est pourquoi la voie est appelée «  voie simple », «  voie naturelle » (Sahaj Marg), car elle ne demande aucune aptitude ni connaissance intellectuelle ou physique particulières… juste la volonté d’expérimenter, l’aspiration à réaliser le Soi dans notre vie, à apercevoir, puis finir par vivre, l’essence de la vie en quelque sorte.” (article d’Yves Benhamou sur la transmission yogique sur son blog, décembre 2015).

Il se trouve que j’ai réitéré l’expérimentation de cette méditation le week-end dernier et j’aimerais partager ce que j’ai ressenti.

Mais il faut que je revienne sur la première fois : je ne sais si c’est l’oeil du débutant qui m’avait fait voir et ressentir certaines choses lors de ma première méditation du coeur mais c’était pour le moins étonnant. Je prends le risque (mesuré) de passer pour une illuminée, mais je sais que celles et ceux qui pratiquent la méditation ou d’autres méthodes de profondes relaxation n’y verront que des manifestations normales voire banales. Pour les autres, j’espère que cela fera sourire ou donnera l’envie de tenter une expérience sans danger, d’ailleurs à mon sens moins risquée que l’hypnose.

Lors de cette première méditation du coeur donc, j’ai notamment vu très précisément et en pleine conscience – mais les yeux fermés, donc en pensée bien sûr- une vache me regarder, sans animosité, et que j’ai imaginée être celle que j’avais eu la cruauté de faire mijoter dans un pot au feu le midi même. Je dois dire que cela me fait vraiment marrer quand je le raconte, cependant, sur le moment, c’était furtif mais plutôt dérangeant ! Je ne sais s’il y avait un lien avec l’heure de ma digestion ou si c’était parce que depuis quelques temps déjà je n’avais plus envie manger de viande, mais le fait est que le message ne m’a pas paru subliminal (sourire entendu). Un peu plus loin dans ce temps de méditation, la gorge m’a chatouillée, puis une gêne de plus en plus forte a obstrué ma gorge au point de m’obliger à sortir de la salle pour tousser abondamment et parvenir à parler, d’une voix étranglée. J’ai appris que cela arrive fréquemment lorsque le chakra de la gorge est touché et que l’on garde des choses en soi qui devraient être dites… (re-sourire entendu).

En revanche à la méditation collective du soir -qui a duré cinquante minutes mais en ont semblé quinze car je m’y suis partiellement endormie- ce sont de jolies images et des personnes chaleureuses qui ont parcouru mes pensées-rêves. Cela m’a procuré un tel bien-être planant que j’ai, depuis, pratiqué quelques fois cette méditation, durant une dizaine de minutes, sans toutefois retrouver le même “effet”.

J’ai donc souhaité retourner à un atelier d’expérimentation la semaine dernière. Cela m’a pris un peu plus de temps pour “entrer” dans l’état méditatif, j’avais chaud. Mais vers la fin de la séance j’ai pu voir à nouveau des images très fortes et douces à la fois : celles de ma naissance ! Quelle douceur (alors que le récit de mes parents était tout autre) et quelle force de vie… J’en ai souri de tendresse durant la méditation ! En tout cas, je ne me suis pas posé de questions et j’ai pris ce bien-être comme un cadeau.

C’est sûr, on peut trouver plusieurs explications en passant par l’inconscient mais j’en déduis surtout, pour ma part, que le fait de rester en conscience reliée au coeur, cet organe premier, ouvre naturellement dans mon esprit les vannes de la source de gratitude et d’amour. Il semblerait donc que ce type de méditation raisonne en moi.

Pour compléter cette résonance, je dois sans doute faire une confidence : je suis née avec un coeur si gros qu’il prenait tout la cage thoracique – j’ai longtemps eu dans un tiroir le cliché radio de cet organe – avant de reprendre une place normale au sein du corps, et il se trouve que toute ma jeunesse, lorsque ma mère voulait me remonter le moral, elle me disait : “Haut les coeurs”… Cette méditation ciblée me correspondrait donc assez bien.

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*L’enseignement Heartfulness, méthode de relaxation et de méditation simple, est dispensé gratuitement dans le monde entier par la Shri Ram Chandra Mission, une ONG faisant partie intégrante de l’ONU. Aux origines, et avant d’adopter la dénomination « Heartfulness » cette méthode est le fruit de la volonté de son fondateur Shri Ram Chandra de Fategarh (1873-1931). Des associations mandatées par la Fondation proposent ainsi des ateliers et des événements autour de cette pratique créée par des guides spirituels. A noter : il convient toujours de rester prudent sur les démarches de prosélytisme de ceux qui organisent de telles manifestations afin de ne pas tomber dans les filets d’une organisation à dérive sectaire.