Je crois que l’on n’est pas obligĂ© de tout comprendre. On peut aussi juste accepter une situation, un Ă©tat, un individu. Et, si cela ne nous satisfait pas, changer de perception afin que cette situation nous apporte satisfaction, voire nous rĂ©jouisse enfin ou que l’on puisse vivre en paix avec.
« ConnaĂźtre, ce n’est pas dĂ©montrer ou expliquer, c’est accĂ©der Ă la vision » nous dit Antoine de Saint ExupĂ©ry. Alors pour mieux connaĂźtre et accepter, je peux modifier ma vision.
Si je suis face Ă une carence, Ă un dĂ©faut -y compris le mien- qui me semble lourd, je vais Ă tout prix chercher Ă en comprendre l’origine, le processus. Parfois le dĂ©clic se produit et me permet de le corriger mais parfois je ne peux pas le dĂ©crypter et j’en souffre.
Mais ne puis-je essayer de le neutraliser mentalement ou, mieux, de le percevoir comme une force?
âSortir des limites de notre sensibilitĂ© et de notre vision mentale, et atteindre une libertĂ© plus vaste, telle est la signification de l’immortalitĂ©â (RabindranĂ th Tagore dans l’Inde et son Ăąme). A dĂ©faut d’immortalitĂ©, la libertĂ© est Ă portĂ©e de moi si je modifie la prĂ©hension (la façon dont je vais prendre, saisir, m’emparer) de ce que je vis et des autres.
Je dois pouvoir y parvenir, en commençant par changer les mots que j’y accole. Par exemple : « mon esprit est en permanence en alerte, je suis une perpĂ©tuelle anxieuse » peut devenir « j’ai une telle curiositĂ© de la vie que je suis toujours en Ă©veil ».
Vous imaginez l’effet produit? La modification de ma pensĂ©e par mon vocabulaire agit sur mon ressenti et change mon approche des choses. J’en tire alors une nouvelle Ă©nergie.
Il en va de mĂȘme dans le regard portĂ© sur l’autre : si je remplace « la sĂ©cheresse de sa communication rĂ©vĂšle une absence de confiance ou de rĂ©silience » par « sa capacitĂ© au silence est une preuve de grande qualitĂ© d’Ă©coute », je perçois une ressource profitable dont je peux me rĂ©jouir.
Alors mĂȘme si je ne comprends pas pourquoi les choses qui me dĂ©plaisent, me dĂ©rangent, m’attristent ou me rĂ©voltent sont ainsi et ne peuvent ĂȘtre autrement, je peux en revanche tenter de changer d’angle, m’en approcher Ă pas de loups le temps de rĂ©flĂ©chir Ă une autre vision et, tranquillement, y trouver un nouveau confort.
Si vous souhaitez essayer, prenez deux exemples concrets : une situation et la caractĂ©ristique d’un proche. DĂ©crivez en termes prĂ©cis ce que cela vous fait ressentir, puis reformulez. VoilĂ , c’est pas mieux ainsi?
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