Prendre son temps ou du bon temps, gagner du temps, suspendre le vol du temps…qui ne rêve pas de ralentir la course ou le tic tac ?

Justement, nous pourrions chercher à ressentir l’espace temps autrement qu’en jours, heures, minutes, horloges et agendas, données objectives qui génèrent du stress lorsqu’on les regarde, quasi impuissants, s’égrener.

*Il est possible de modifier la perception du temps qui passe grâce à notre voie intérieure : explorer de nouveaux horizons dans notre quotidien, car petits changements et découvertes apparement anodines éveillent nos sens et rallongent la longueur de l’instant consacré à ces découvertes ; méditer pour apaiser son esprit, le « vider » et élargir le ressenti temporel au lieu de ruminer des pensées ; pratiquer la pleine conscience, en agissant lentement afin d’intégrer toutes les informations sensorielles et vivre pleinement la plus simple des activités. Toutes ces formes de prises de conscience ralentissent le temps par la pause qu’elles procurent mais également en modifiant la perception mentale voire physique du temps présent.

Selon Steve Taylor in « Making Time : Why Time seems to pass at Different Speeds and How to control it », notre vécu temporel a tout à voir avec la façon dont notre cerveau traite l’information.

Dans l’accomplissement de notre travail aussi nous pouvons gagner en paisibilité en découpant la journée différemment : réunions matinales et non en fin d’après-midi, pauses méridiennes sacrées, si possible en faisant quelques pas à l’extérieur, relâche totale le soir sans traiter ses mails, ou encore planification d’un projet important en termes de « temps de réalisation » souhaité et non en termes de faisabilité et de délai inéluctable, comme le conseille Jan de Dreu, directeur de Pulsar Academie pour devenir « manager de notre existence ».*

Essayez de mettre en pratique un de ces changements dans la sphère professionnelle ou privée : créer un stimuli en changeant de lieu de courses, déchirer la liste des tâches écrites hier et en composer une nouvelle, moins longue pour ce jour, écrire une lettre à la place d’un mail, s’accorder cinq à dix minutes de méditation quotidienne, explorer un nouveau mode de transport… et observez ce qu’il modifie sur votre perception et de votre appréhension du temps qui passe (trop) vite.

Il ne s’agit pas de vivre en dehors de la réalité mais davantage de convertir, comme une monnaie, le temps quantité en temps qualité.

En effet, s’il est impossible de contrôler le temps dit réel, la temporalité subjective reste modulable au gré de notre appétence à vivre l’instant présent et échapper à la chronométrie. Prenons l’exemple de ce que l’on appelle un temps mort » : il renvoie d’office à une pause dans une lutte mais l’attribut « mort » lui donne une connotation négative, alors qu’il pourrait être un temps privilégié pour s’attarder sur soi.

En modulant les différents temps de vie quotidienne, on constate alors une distance par rapport au temps passé à une activité, plaisante ou non, au temps qu’il nous reste pour accomplir une action et même au temps que l’on pense imparti au reste de nos vies. D’ici à ce que cela nous rajeunisse, il n’y a qu’un temps !

horloge

Cette partie *(..)* de l’article est inspirée du n° 5 d’Happinez « Apprivoiser le temps ». Pour en savoir plus : happinez.fr