Je ne sais pas vous mais moi je me sens d’humeur à entrer en résistance ! Résister contre la société de consommation écrasante, contre les égoïsmes galopants, les nationalismes menaçants, le racisme ambiant ou tout simplement contre l’indifférence et la râlerie permanentes.

Mais ce n’est pas tout de prendre un air révolté, de monter le niveau d’alerte dans les discussions, de liker les publications de Bleu Blanc Zèbre et Colibris ou de lire « Indignez-vous ! ». Encore faut-il entrer en action…

« Soyez le changement que nous souhaitez voir dans ce monde » (Mohandas Gandhi.) Mais par quelle action y contribuer?

Pour dessiner cette résistance, je peux puiser dans le pot à crayons des modes doux : une action citoyenne, un écrit, un engagement associatif, une pédagogie adressée à l’entourage, un boycott de produits ou à l’inverse un partenariat avec mon opposé, une veille informative qui relaie la réalité douloureuse mais aussi -ou surtout- les avancées positives, une action personnelle (moins consommer, moins juger, diminuer ses exigences et ses plaintes, donner de l’attention aux personnes croisées au quotidien et à l’environnement immédiat, réagir lorsque l’on assiste à une scène injuste au lieu de passer son chemin), pourvu que ces protestations soient empruntes de bienveillance et de non-violence, y compris dans le verbe car certaines résistances sont agressives et viennent nier les efforts que nombre de citoyens produisent anonymement, sans attendre les appels de tribuns opportunistes qui desservent la démocratie.

Or aujourd’hui les perspectives géopolitiques nous font trembler fort, les tableaux économiques dégoulinent d’injustices écoeurantes -lorsqu’elles ne sont pas proprement criminelles – et l’état des relations humaines nous pousserait dans les bras de la misanthropie si l’on n’y prenait pas garde.

Mais « si nous sommes habités par la haine, nous ne pouvons pas vraiment faire notre travail. La haine détruit toute la force et l’énergie dont nous avons besoin pour nous organiser » déclarait Cesar Chavez – qui n’était pas bouddhiste ! – à Delano (Etats-Unis) en 1965 en défendant les ouvriers agricoles.

Fort heureusement, l’indignation non violente et la solidarité ont toujours façonné l’engagement des hommes et femmes qui ont à coeur de combattre l’injustice et l’oppression renouvelées au cours des siècles* : des personnages célèbres et des inconnus ont inventé des outils de lutte en teintes mi-vives, armés de convictions et d’idées à défendre, mais surtout munis d’un féroce appétit de mieux-vivre.

Selon Desmond Tutu : « l’Histoire nous donne une leçon catégorique : quand les gens sont déterminés à devenir libres, rien au monde ne peut les empêcher d’atteindre leur but. » Je suis profondément d’accord et j’aimerais tant ne pas avoir à prendre un jour les armes pour préserver la liberté et l’équité, parce que je n’aurais rien tenté d’autre avant…

Je m’en vais donc rechercher cette action citoyenne qui m’est nécessaire afin de poursuivre sur la voie de l’optimisme.

*toutes les citations sont extraites de l’ouvrage pour les jeunes et les moins jeunes que je recommande : « Après Gandhi, un siècle de résistance non violente » Ed. Le Sorbier, qui nous fait découvrir des actions puissantes de la part d’êtres humains engagés. En introduction, les auteurs, une mère et son fils, donnent une belle définition générique de l’action non-violente : « combattre contre l’injustice sans renoncer à [sa] propre humanité ».

 après gandhi