Lorsque je pense à un être de lumière, ce n’est pas au sens ésotérique du terme – quoique… – mais à une personne qui est bien plus qu’un guide, quelqu’un qui éclaire notre âme et notre voie, de telle sorte qu’après cette rencontre et un cheminement commun, nous ne sommes plus tout à fait le (la) même….

Lorsque je pense à un être de lumière, j’ai à l’esprit deux personnes qui ont rayonné dans ma vie d’une puissance que je n’ai pas toujours saisie immédiatement. C’est davantage après leur départ que j’ai réalisé combien l’essence de ces personnes m’avaient rendue présente à moi-même. J’ai connu et je connais plusieurs personnalités lumineuses, mais ce sont deux femmes, ma mère et une jeune amie, qui ont chacune brillé de cette énergie vibratoire ramenant ma pensée à l’essentiel : la vie est un cadeau et je ressens de la gratitude.

Et lorsque je pense à cette lumière, je la ressens, en particulier lorsque je suis en plein désarroi.

Mohandas Gandhi a déclaré à Johannesburg : « S’il vous plaît, oubliez ma vie et considérez-moi comme un réverbère au bord de la route ». J’apporterai une nuance car il ne m’est pas possible d’oublier la vie que ces femmes ont traversée de toutes leurs forces. En revanche, elles demeureront tout au long du bord de ma route, tels des réverbères à la lumière discrète mais teintée d’amour, me permettant de suivre mon propre chemin avec honnêteté.

Il se trouve que cet été, j’ai eu le plaisir d’assister aux journées «  Dialogues en Humanité » au Parc de la Tête d’Or (Lyon), un festival-forum autour de « la question humaine pour sortir de l’impuissance et de l’indifférence ». Ces rencontres, organisées autour d’agoras sous des arbres à palabres, de témoignages de vies croisées, de l’interculturalité en musique, des ateliers du sensible et du discernement, nous offrent un temps de simplicité bienveillante, d’écoute et de respect.

J’ai, à cette occasion, découvert avec délectation une séance de yoga des mudrâs et un plat éthiopien qui requiert une dextérité particulière pour le savourer.

Mais j’ai surtout été marquée par un des touchants témoignages : une jeune femme journaliste raconta sa rencontre dans les camps de réfugiés en Syrie avec une femme qui avait tout perdu et criait qu’elle ne méritait pas cela, nous décrivant sa détresse ; puis lorsqu’elles s’étaient prises dans les bras, toutes deux pleuraient tandis que c’était la réfugiée qui la consolait elle, qui pourtant ne faisait qu’assister (ce qui est déjà lourd) à ces scènes terribles. Elle lui avait montré ensuite des photos de ses proches, ses maigres souvenirs d’une vie qu’elle aimait et cette femme par son injuste histoire et son courage l’avait bouleversée, elle, la jeune femme qui se sentait démunie et presque inutile dans son travail de journaliste occidentale avec des origines d’orient. La femme est décédée dans l’hiver des camps…

Elle lui avait dit son prénom : « Noor », qui veut dire lumière en arabe et en persan.

Au passage – si je peux m’exprimer ainsi – cette femme nous a interpellée sur la façon dont nombre de nos concitoyens considèrent les réfugiés en ces temps critiques où nos sociétés sont confrontées à des défis colossaux, mais cela pourrait faire l’objet d’un autre article sur l’étranger et l’accueil…

Pour autant, la rencontre de Noor a éclairé l’itinéraire de la jeune journaliste d’une nouvelle courbe la ramenant vers ses origines, sa famille, le sens de son métier, l’amenant à profiter de cette lumière pour choisir de se poser et, sans doute, de bifurquer.

Un être de lumière peut vous révéler à vous-même ou vous aider à le devenir.

Et vous, quel être de lumière vous accompagne, présent ou disparu, célèbre ou inconnu ? Merci de bien vouloir partager votre expérience et exprimer ce que représente cette lumière pour vous.