La peur est un obstacle naturel que nous ne pouvons totalement éliminer, mais nous pouvons l’apprivoiser, avec humour : « J’ai toujours pensé que, tant que l’homme sera mortel, il ne sera jamais décontracté » disait Woody Allen !
Nous pouvons également prendre possession de notre peur afin de la dominer et ne plus être en position d’impuissance. Thich Nhat Hahn nous y convie dans « Il n’y a ni mort ni peur », évoqué dans un précédent article sur l’Impermanence (26/11/2015).
Il n’y a cependant pas que la peur de la mort, il y a celle de l’échec, celle du problème insoluble, du jugement, celle de la vieillesse, de la diminution, de l’abandon, etc, etc. Or il est indispensable de s’en libérer, car avoir peur c’est être en prise -voire sous emprise- avec l’objet de cette peur, dans un lien entravant, souvent nourri de pensées erronées.
Il est possible de se libérer de peurs par quelques exercices, en brisant ce lien ou en le remplaçant par un autre sentiment. Aujourd’hui, Le champ des possibles vous en propose un.
« Installez-vous tranquillement dans un endroit où vous vous sentez en sécurité. Sur une feuille, prenez le temps de noter tout ce qui vous fait peur et vous donne envie de fuir. Laissez venir les mots sans les contrôler. Ne craignez pas non plus de ne pas y arriver, partiellement ou complètement. C’est un exercice personnel, personne ne lira votre écrit, et l’honnêteté que vous y mettrez permettra de regarder certaines vérités sans qu’elles vous affectent, comme en détachement-observation.
Une fois votre peur identifiée, décrivez-la consciencieusement. Dites où la sensation se situe en vous et laissez votre corps exprimer ce qui l’habite, laissez tout sortir. Les mots vont vous dénouer. Mettre des mots sur une peur – comme sur une douleur- c’est en prendre possession et par là-même, la maîtriser et donc se libérer de la peur qui nous entravait. Ne craignez pas de pleurer ou de vivre certaines émotions, d’ordinaire précisément bloquées par la peur.
A présent, inscrivez les rêves qui vous sont chers et que la peur vous empêchait d’atteindre. Prenez le temps de les confronter avec la réalité et d’identifier l’essence du rêve. Quoiqu’il arrive, dites vous que vous pouvez atteindre l’essence de ce rêve, l’élan créateur qui nous pousse à vivre. »
Cet exercice peut être fort en émotions mais assez simple en pratique ; si nécessaire, procédez en plusieurs fois.
Bonne pratique chers lecteurs et bon envol à vos peurs.
Exercice tiré du magazine Serenity n°1.
17 mars 2016 at 9:08 PM
N’hésitez pas à réagir à cette proposition d’exercice et à faire part de ce que cela vous a procuré si vous l’avez tenté.
20 mars 2016 at 6:05 PM
Très intéressant exercice ! J’essaie de le réaliser et ferai part de mon ressenti !
Quant à Woody Allen, je ne résiste pas au plaisir de citer cette ultime sentence à propos de la peur de la mort : « je ne crois pas à la vie après la mort, mais dans le doute j’emmènerai des sous-vêtements de rechange… »
8 avril 2016 at 9:25 AM
Bon ben j’ai fait l’exercice suggéré….Un peu troublant, non en réalité très troublant ! Une sorte de descente au plus profond de soi. Bref, ça secoue …. Mais, après quel sentiment curieux mais tellement positif! Les peurs sont sorties de l’ombre et cessent d’être des bêtes fauves rôdant dans l’obscurité. Ce ne sont plus que des bulles piquantes, plus ou moins désagréables, qui existent, qui font complètement partie de ma vie, mais qui doivent rester à leur place !
Elles n’ont le pouvoir de diriger ma vie que si je si le veux bien.
Un exercice à recommander, non à rendre obligatoire pour essayer d’améliorer la vie de ce monde.