Le ballon rond de l’eurO

Contrairement à ce que les médias veulent véhiculer – comme sur, hélas, bon nombre de sujets – il n’y a pas que des hooligans et autres beaufs qui gravitent autour du ballon, loin s’en faut!

Les supporteurs irlandais chantent une berceuse à un bébé dans un tramway de Bordeaux ou aident un habitant âgé à changer sa roue ; ici et là, des fans d’équipes adverses dansent et chantent ensemble dans les rues et dans les bars, se prennent dans les bras ; certains clubs ont réussi à constituer des équipes ultra motivées sans les payer une indécente fortune ; l’Albanie, est un des pays les plus pauvres d’Europe, pas toujours bien perçu et souvent caricaturé dans les médias, or les Français ont découvert des gens ouverts et sympas, qui n’hésitaient pas à se mélanger avec la population ; c’est aussi un CRS faisant un massage cardiaque à un supporter blessé, etc.

Au niveau national, le dispositif d’animation territoriale «Tous prêts pour l’Euro 2016» a été mis en place  : l’État et la Fédération française de Football se sont mobilisés afin de faire participer une maximum de citoyens à cette manifestation, et notamment ceux qui en sont les plus éloignés socialement, géographiquement et économiquement. Cette opération a été activée bien en amont entre juillet 2015 et avril 2016 par la labellisation de projets de structures et de clubs à caractère social marqués « plaisir, respect, engagement, tolérance et solidarité » (PRETS), ce qui a notamment permis d’attribuer des centaines de places à des jeunes.

Serait-ce la rondeur du ballon, le chamarré des gradins, la verdure des pelouses, la ferveur des chants et de la holà ? Le foot m’a toujours plu, en particulier les grandes rencontres bien entendu, où la ferveur patriote le dispute à la joie de partager l’enthousiasme de nos enfants, nos voisins, nos copains ou des inconnus de la rue. Mais les comportements de certains joueurs et surtout les millions d’euros qui prennent ce sport en otage m’avaient éloignée de cet intéressant terrain social. Il se trouve que depuis les attentats, je me plais à goûter d’autant plus à ce genre de moments de communion, je chante l’hymne national et je m’emballe sur les actions, quelles que soient l’équipe sur le terrain ! Je crois que nous sommes nombreux à respirer cette bouffée d’esprit sportif après les diverses montées nauséabondes de terreur, de nationalisme et de violence.

Alors, dans la rubrique positive, j’avais envie de souligner que la plupart des personnes, férues de ballon rond ou non, ont une inclinaison pacifique et joyeuse en cette période estivale, une inclinaison que la nature humaine permet spontanément lorsque personne ne vient allumer les braises de la haine.