Un jour, une phrase… et votre esprit s’élève soudain au-dessus de votre vie.
« Nous avons tous tendance à combattre dans notre corps et dans notre esprit. Nous pensons que le bonheur n’est possible que dans l’avenir, et c’est pourquoi il est très important de pratiquer « Nous sommes arrivés« . Le fait de prendre conscience que nous sommes déjà arrivés, que nous sommes déjà là, que nous n’avons pas besoin d’aller plus loin, peut nous apporter la paix et la joie. Toutes les conditions nécessaires à notre bonheur sont déjà réunies. Il suffit de nous autoriser à être dans l’instant présent pour pouvoir les toucher. »
A partir du moment où j’ai lu ces paroles de Thich Nhat Hanh dans « La plénitude de l’instant », croyez le ou non, mon souhait le plus cher a été de pouvoir un jour prononcer cette phrase emplie d’un profond sentiment de sécurité : « Je suis arrivée« .
Ce livre est devenu ma bible personnelle, il est dans mon sac en permanence, tout froissé et j’en lis ou relis une page dès que je suis en pause quelque part, dans un embouteillage, une salle d’attente, un transport en commun, sur une terrasse. J’ai corné des pages, souligné des passages et appris par coeur certaines phrases de ce manuel de vie en pleine conscience, source de réconciliation avec soi (vous savez, le soi qui est non-soi car il est impermanent lui aussi 😉 ) et avec les autres.
« Je suis arrivée », cette parole d’une extrême simplicité « horlogée » m’a apporté un véritable soulagement : j’ai peu à peu acquis le sentiment de mettre un pied en terre de sérénité, là où le bonheur est tangible car inhérent à un ressenti de paix intérieure.
Il ne s’agit en aucun cas de se dire « j’y suis arrivé » (à quoi?) ni de penser que l’arrivée est un achèvement et qu’il n’y a plus de cheminement de vie, mais d’être convaincu de pouvoir se poser tel que l’on est à ce jour, avec nos émotions et nos défauts, nos bagages ancestraux, notre colère et nos peurs, notre être inachevé mais (ré)uni.
Etre arrivé c’est ne pas vouloir aller quelque part d’autre, là où l’on se croit être attendu, toujours en mouvement, en progression, dans une volonté plus ou moins inquiète, en proie au désir de mieux. Ne plus vouloir être ailleurs, mais que mes pas me fassent simplement arriver là où je suis déjà.
J’ai puisé dans le livre un exercice pratique de marche méditative qui me permet de me faire me sentir où je suis : en respirant sur chacun de mes pas, je fais descendre mon attention, évitant de rester bloquée dans ma tête ou dans ma poitrine, là où résident mes pensées et mes émotions. Marcher vers la vie, vers l’instant présent, afin d’apprendre comment apprécier la paix à chaque moment.
« Tel est l’enseignement de l’ Avatamsakasûtra. Pour prendre soi de notre bébé, il nous suffit d’arrêter de combattre. Chaque pas est paix. Nous sommes déjà arrivés ».
En prononçant cette phrase, je sais que ma conscience sera enfin ancrée dans le moment présent et dans l’acceptation, comme un « repos du guerrier » après tout ce chemin parcouru et ces montagnes franchies, ces chaînes rompues et cette liberté conquise, ce travail sur moi-même et vers les autres.
Je rêve d’énoncer « je – suis – arrivée », comme une expire. Et je sens que j’ai ces mots sur le bout de la langue….
(édition petits collectors marabout)
18 novembre 2016 at 11:02 AM
Prendre conscience que nous sommes, et non pas ce que nous devons être ou représenter… Tâche ô combien compliquée, mais j’ai envie de me donner cet objectif moi aussi ! Merci pour ce partage.
18 novembre 2016 at 11:46 AM
prendre conscience et s’en féliciter…