Rêve d’Evolution…… I have a dream, too…….. Yes, we do…….. Keep Calm and Save your Planet !

J’aurais bien soufflé des slogans personnels aux 15 000 jeunes avec lesquels j’ai eu la chance de protester vendredi 15 mars dans ma ville… J’y étais avec ma fille. Et je rêvais que les jeunes allaient tout changer. Youth for climate ! Grève mondiale pour le Climat ! Nous nous sentions bien au milieu de cette foule d’inspiration positive.

Nous avions notre petite pancarte, nos brassards verts et avancions au rythme des revendications, au sein de cette population pacifiste et néanmoins d’un immense enthousiasme, porteuse de convictions – et non de certitudes – pour un monde plus juste sur une planète saine et sauve.

J’ai souri à certaines pancartes comme “les calottes sont cuites”, ” moins de gaz, bande de nazes”, “ta planète tu la veux bleue ou bien cuite?”, “moins de banques, plus de banquise”, “quand c’est fondu c’est foutu”. Certes, il eut été préférable que les multiples fumeurs soient vertueux en ramassant leurs mégots (comme le dit l’aîné de nos enfants, un comble dans ce type de mouvement) et j’ai également maugréé à l’annonce démagogique du gouvernement quant à l’organisation de débats ce jour-là dans les lycées, fausse réponse à cette historique manifestation. J’étais surtout touchée par cette ample mobilisation et fière de l’implication de ma fille, de nos enfants, car c’est ainsi que les changements se mettent en mouvement.

Une goutte dans l’océan pollué, une brindille dans la nature sacrifiée, un soupir dans la masse d’air vicié ? Et si c’était davantage un arbuste planté dans la forêt de progrès que, désormais, la jeunesse est décidée d’accomplir, avec ou sans l’aide des dirigeants, qu’ils accusent d’inaction coupable et responsable. Fort heureusement, dès le lendemain nombre d’adultes, citoyens, chercheurs, simples parents ou décideurs ont emboîté le pas de cette marche d’écologie humaine. Comme l’a dit Saint Augustin : “avance sur ta route, car elle n’existe que par ta marche”.

J’ai souvent, dans mes discussions avec notre progéniture, tendance à les pousser à agir : ne pas se laisser faire, ne pas subir de l’entourage, des professeurs, des copains, du système élitiste et pilleur de ressources, etc… Cela tranche avec mon désir ancré de prendre les gens et le monde tels qu’ils sont, afin de ne rien attendre et de ne pas souffrir de ces attentes déçues. Mais ceci n’est valable que pour moi, pas à leur âge !

Un soir au dîner, nous avons fait un petit tour de notre bilan carbone familial : j’ai apprécié notre engagement quotidien (recyclage complet depuis des décennies, baisse de notre consommation de viande, davantage d’achats de denrées bio ou en circuit court, moins de plastique, plus de transports en commun et d’usage des jambes!) mais j’ai fait mon mea culpa sur l’eau et l’éclairage, et, surtout, je me suis engagée à changer de voiture, qui est à elle-seule une horreur climaticide! De toutes façons, on peut toujours faire mieux, et de manière très simple, en sortant de notre zone de confort.

Le monde tel qu’il est est perfectible, alors je peux être dans l’acceptation de l’immense majorité des choses et des êtres mais je me dois de me révolter pour des éléments fondamentaux, surtout lorsque les enjeux sont si proches du drame et qu’ils engagent la survie de notre descendance. Alors j’y suis retournée le 16 mars devant le palais de justice pour la “Marche du siècle”, répondant à  l’appel à entrer en résistance qui a réuni 40 000 personnes dans une nouvelle procession paisible et solidaire pour la justice climatique et sociale.

Et je me suis mise à rêver d’une évolution possible, d’une révolution douce mais profonde.

Certes, on peut avoir des moments de découragement, se laisser aller à la facilité virtuelle et consumériste, ne pas résister au carcan sociétal. Mais on peut aussi, tout en contribuant à un effort collectif non vain, se dire aussi que l’on sera, a minima, en accord avec notre conscience et nos valeurs. Et ce n’est pas le moindre de nos privilèges.

En ce moment, je suis tentée de mettre radicalement à l’épreuve ma pratique du boycott : certaines enseignes dont les pratiques sont criminelles à l’égard de l’environnement et liberticides pour les salariés, quelques produits redoutables pour les forêts, la santé et l’exploitation des populations de ces pays. Déjà, je n’achète plus toute une catégorie de grandes marques (à commence par le Nutella), je zappe les publicités, j’ai cessé toute commande Amazon et je me procure des produits de beauté naturels (ex. Zao). J’ai enfin récemment téléchargé un autre moteur de recherche que Google, qui finance des projets solidaires (https://www.lilo.org/fr/)*.

Mes gouttes d’eau de colibri commencent à remplir une citerne, ne reste qu’à la verser dans le canal de vos actions à tous et à toutes… Rêvolution !

 

*pour info : chaque recherche dans Lilo rapporte une goutte d’eau pour financer des projets sociaux que vous pouvez choisir.