Pour quelle raison j’aime tant le matin ? Ce n’est pas “la promesse de l’aube” (magnifique titre du livre de Romain Gary) car je prĂ©fère que le jour soit bien levĂ©, mais la promesse du jour nouveau qui me donne une Ă©nergie de vie.

Je fais partie de ces personnes qui pensent que le bonheur est Ă  portĂ©e de ceux qui se lèvent tĂ´t, prenant la journĂ©e qui s’ouvre devant nous comme une (nouvelle) chance, apprĂ©ciant les premiers instants de la matinĂ©e, baignĂ©s par la lueur du jour et les pĂ©piements des oiseaux. Je trouve cela profondĂ©ment gai et porteur d’espoir.

“Des Ă©tudes psychologiques ont Ă©tabli que les personnes matinales Ă©taient plus heureuses, plus optimistes, plus consciencieuses et moins exposĂ©es Ă  la dĂ©pression (…) Question de lumière, de gestion de l’Ă©nergie vitale, de mĂ©tabolisme… ” (extrait de Psychologies magazine n° 362).

Bien sĂ»r, je ne me lève pas Ă  l’aube pour me rendre Ă  un travail harassant d’usine, de mĂ©nage en entreprise, de travaux publics ou mĂŞme de garde dans un hĂ´pital… et cela facilite grandement mon “appĂ©tit” matinal.

Mais, tout de mĂŞme, il me semble que dans le matin tĂ´t, tout est possible : le moins bon comme le meilleur, et c’est Ă  ce dernier que je pense en ouvrant mes volets, inspirant Ă  la fenĂŞtre. Et ce champ du possible me rĂ©jouit, mĂŞme si je suis fatiguĂ©e, si j’ai mal dormi, s’il fait mauvais ou que je n’ai pas de projet. J’essaie alors de me focaliser sur une seule chose qui me rĂ©jouit et je me dis que non seulement c’est dĂ©jĂ  ça, mais ce n’est sans doute pas uniquement cela qui m’attend.

Le Bouddha a dit : “Chaque matin nous renaissons Ă  nouveau. Ce que nous faisons aujourd’hui est ce qui importe le plus.”

J’aime la promesse du matin qui me murmure que je pourrais bien accomplir quelque chose de particulier ou rencontrer une personne de bien – mĂŞme si la plupart du temps il n’y a rien de spĂ©cial mais plusieurs petites choses agrĂ©ables Ă  retenir d’une journĂ©e Ă©coulĂ©e.

Cet exercice de pensĂ©e positive me permet de me booster en cas de paresse car j’y trouve un petit goĂ»t de mystère que je ne rencontre pas dans la fin d’une journĂ©e et qui m’insuffle l’envie tout en me rapprochant de la sĂ©rĂ©nitĂ©.

Je recommande cette pratique quotidienne, car elle Ă©lague les jours “sans”.

Un proverbe russe dit : “la vieillesse est plus sage que la jeunesse, mais le matin est plus sage que le soir”. Entre les “hiboux”, les couche-tard et les “alouettes”, les lève-tĂ´t, comme les cite le magazine,  j’ai oscillĂ© selon mes pans de vie, mais j’ai tout de mĂŞme toujours eu le plaisir de vivre la teneur du matin. Il faut dire que l’après-midi je suis en mode perte totale d’Ă©nergie, c’en est pathologique 🙂 !

Un matin c’est doux comme un nouveau-nĂ©, gĂ©nĂ©reux comme un ami, lumineux comme un diamant brut et grand comme la libertĂ©.  Si par chance je peux admirer le lever du soleil et me baigner dans la lumière chaude et tendre propre au dĂ©but du jour, je ressens alors une vraie gratitude d’ĂŞtre en vie et d’avoir une nouvelle journĂ©e Ă  moi. A contrario, j’ai le blues des enfants lorsque la nuit tombe, en particulier en hiver. Ça, c’est parce que je n’aime pas les fins (mais c’est une autre histoire). Heureusement, il arrive que ce moment soit compensĂ© par l’inlassable beautĂ© du soleil couchant.

Enfin, dans les deux cas, vous l’aurez compris, ces instants de vĂ©ritable fĂ©licitĂ© sont Ă©troitement liĂ©s, voire conditionnĂ©s par le soleil, cet astre vital. Mais malgrĂ© cela, au moment oĂą je me lève, je me sens interconnectĂ©e et chanceuse d’appartenir Ă  la communautĂ© de vie qui connait chaque jour, un nouveau matin.

Retrouvez un exercice de la pensée positive du matin sur la page Facebook du 8 mai. 

photo : cliché personnel du ciel de la Restonica (Corse) en mai